Les changements des pages de recherches Google en 2024
Google poursuit son développement constant et de gros changements sont à venir en 2024. L’algorithme du moteur de recherche d’Alphabet évolue, adopte des nouveaux modes d’analyse, de référencement, de traitement de l’information et de mise en page des résultats. Dans cet article, nous allons nous attarder sur les changements que les pages de résultats de recherche ont connus durant ces derniers mois.
Remarque tout au long de l’article nous utiliserons également le terme “SERP” (Search Engine Results Page) pour parler des pages de résultats de recherche.
Les avis Google
Les derniers changements de la SERP concernent surtout les recherches locales. Et pour cause ! L’Union Européenne avait fixé la date butoir de mars 2024 afin que les géants du numérique se conforment au DMA : Digital Markets Act. Pour rappel, le DMA a pour but de mettre fin aux pratiques anticoncurrentielles menées par les plus gros acteurs du digital comme Google. Le moteur de recherche américain était particulièrement ciblé à cause de son système de référencement local qui ne laissait pas suffisamment d’alternatives aux entreprises. Ces dernières se retrouvaient obligées d’avoir recours à Business Profile (anciennement Google My Business) pour être visible sur Google, le moteur de recherche de 90% des Français.
Pour se conformer aux règles, les avis Google ont connu une importante mise à jour. Désormais, il n’est plus possible d’avoir accès directement aux avis Google d’une entreprise depuis la SERP. Lorsque vous cliquez sur le lien “X avis” vous êtes directement renvoyé à une recherche Google qui affiche généralement : le site de l’entreprise, ses réseaux sociaux ainsi que des sites spécialisés comme TrustPilot, Les Pages Jaunes ou Mappy.
Exemple ici avec l’entreprise « L’Atelier du Plombier Paris » :
Plus concrètement cela signifie que les avis Google perdent de leur importance. Pour la stratégie SEO des entreprises, il devient primordial d’être référencé sur des sites d’annuaires spécialisés et d’y avoir de bonnes notes et avis car désormais, ce sont ces références qui vont primer aux yeux des internautes.
Affichage des résultats Google Business Profile
Si vous gérez vous-même une fiche Business Profile ou que vous avez récemment effectué des recherches pour des services locaux (artisans, restaurants, praticiens de santé, etc.) vous aurez certainement remarqué que les “packs” locaux ont également évolué.
Dans de nombreux cas, il n’y a plus un seul pack avec 3 entreprises, mais plusieurs packs tout au long du scroll de la SERP. Cela représente une nouvelle opportunité pour les entreprises puisque désormais, même une entreprise avec une fiche Business Profile classée en 5è ou 6è position peut obtenir de la visibilité dans le haut de la SERP.
Exemple pour la recherche Plombier Paris :
Il est d’ailleurs légitime de se demander s’ il ne s’agit pas d’une manœuvre de Google qui viserait à limiter l’impact des mesures du Digital Markets Act. En effet, en donnant plus de visibilité aux pages Business Profile tout au long de la SERP, le service reste performant et intéressant aux yeux des entreprises malgré la MAJ des avis.
L’arrivée de SGE en 2024 ?
SGE ou Search Generative Expérience correspond à l’application de l’IA dans les SERPs Google. A l’image de ce qu’a pu faire Bing avec Chat GPT, Alphabet cherche à développer son modèle d’IA et à l’intégrer dans les résultats de recherche afin de fluidifier l’expérience de navigation au sein de son moteur de recherche. Si le changement n’a pas encore eu lieu, il est très attendu et le géant américain travaille sans relâche sur le projet.
(Image tirée d’une conférence Google)
Toutefois, il doit faire face à plusieurs problématiques :
Business model de Google
Le plus gros problème est financier. Aujourd’hui, Google gagne énormément d’argent grâce au SEA (Google Ads). La question est de savoir comment intégrer l’IA tout en faisant en sorte que la SERP reste intéressante pour les entreprises afin que ces dernières continuent à allouer des budgets publicitaires massifs à la régie Google. Un problème pas si simple à résoudre et auquel aucun moteur de recherche n’a réellement trouvé de solution jusqu’ici. Nous avons notamment pu voir Bing intégrer Chat GPT directement dans les SERPs avant de se raviser et d’opter pour un onglet conversationnel distinct : “Copilot”.
Richesses des contenus
Deuxième problème : l’impact sur les contenus. Ce qui fait la force d’un moteur de recherche c’est sa capacité à avoir des informations extrêmement précises et récentes sur une grande variété de sujets. Aujourd’hui, ces informations sont nombreuses car il existe un intérêt pour les sites et entreprises : le SEO.
Les entreprises savent que si elles rédigent des contenus pertinents et qu’elles les mettent à jour régulièrement, elles seront plus visibles sur Google ce qui permet d’attirer des internautes et de les transformer en clients.
Si le SEO perd de son intérêt, les entreprises accorderont moins d’importance à la stratégie de contenu web, or les IA ne sont pas en capacité de créer des contenus très poussés, techniques et apportant beaucoup de valeurs. En intégrant l’IA de manière trop massive et sans que cela profite aux entreprises, le risque pour Google est de voir la quantité et la qualité des informations diminuer avec le temps.
Malgré tout cela, SGE reste un des objectifs majeurs de Google et beaucoup d’experts s’accordent à dire que le déploiement de Search Generative Experience devrait avoir lieu entre 2024 et 2025.
D’ailleurs, on parle déjà d’une nouvelle expertise : le SAIO (Search Artificial Intelligence Optimization), l’optimisation du référencement dans les résultats de recherche générés par IA.
Aspect légal et RGPD
Enfin, différentes normes RGPD pourraient complexifier l’intégration de SGE en UE, car la recherche générative est un nouveau moyen de gérer les données. Cela entraîne un risque de non-respect des droits d’auteur, notamment vis-à-vis de la presse en ligne.
C’est ce qui expliquerait le fait que Google prend son temps avant de lancer officiellement son service en France et en Europe.